Par Lorraine Stevenson-Hall, directrice de la biosécurité et des relations avec les intervenants
Il est prouvé que certains virus peuvent être transmis par les aliments pour animaux. La découverte récente que le virus de la peste porcine africaine (PPA) pouvait survivre dans les aliments pour animaux soulève de nouvelles craintes au sein du secteur porcin, lequel se sentait déjà menacé par cette maladie dévastatrice. Le renforcement des mesures de sécurité entourant les allées et venues des personnes et des véhicules pourrait bien être le meilleur moyen de défense contre la contamination des meuneries et la transmission des maladies par les aliments pour animaux.
Le vétérinaire et professeur Jordan Gehardt de la Kansas State University a recréé l’environnement d’une meunerie dans un laboratoire biosécurisé afin d’étudier la transmission de la PPA. Son étude s’appuie sur la détection du virus dans une meunerie au Vietnam en 2019 lors d’une analyse de routine menée six mois après que la PPA a été confirmée dans ce pays.
Les allées et venues des personnes jouent un rôle très important dans la transmission de cet agent pathogène (PPA) — Dr Gebhardt, vétérinaire et professeur à la Kansas State University
La meunerie vietnamienne étudiée était moderne et avait en place des mesures strictes de biosécurité, mais cela n’a pas empêché l’introduction du virus dans les installations. Parmi les échantillons prélevés sur les camions de moulée, le virus a surtout été détecté dans les cabines de camions alors que les surfaces externes des camions étaient contaminées par le virus dans moins de 1 % des cas.
La principale conclusion que l’on peut tirer des analyses d’échantillons prélevés à la meunerie est que la contamination de la meunerie était principalement attribuable à l’erreur humaine. « Les allées et venues de personnes et de camions sont la principale source de transmission du virus, » affirme le Dr Gebhardt. « Même si les camionneurs avaient reçu la consigne de ne pas quitter leur cabine lorsqu’ils effectuent des livraisons aux fermes, nous avons déterminé qu’ils ne respectaient pas cette consigne. »
Ce cas réel de contamination constitue un autre exemple de la manière dont les virus comme celui de la PPA peuvent facilement être introduits par inadvertance dans de nouveaux endroits par les personnes et les véhicules. C’est pourquoi le Dr Gebhardt et son équipe de recherche étudient le rôle des meuneries dans la transmission de la PPA.
Renforcer la biosécurité dans les meuneries pour réduire la contamination
Les personnes sont souvent la source sous-jacente de la contamination des aliments pour animaux. Après tout, même les installations les plus modernes et biosécurisées ne sont pas à l’abri de l’erreur humaine. Dans l’attente des résultats de l’étude du Dr Gebhardt sur la biosécurité, le Dr Scott Dee, vétérinaire et directeur de la recherche à Pipestone Veterinary Services au Minnesota, offre les conseils de biosécurité suivants pour atténuer le risque de transmission des maladies par les meuneries et la moulée :
- Nettoyer en profondeur et désinfecter les camions
- Installer des barrières qui préviennent toute matière déversée (lors du déchargement) d’être introduite dans la meunerie
- Construire des allées distinctes pour l’arrivée et pour le départ des camions
- Marquer la direction que les produits doivent suivre sur les planchers
- Installer des poudres désinfectantes pour bain de bains aux points d’entrée à haut risque.
« Nous avons appris que la plupart des cas de contamination de meuneries sont attribuables aux camions qui arrivent à la meunerie en provenance d’une ferme où la maladie est présente », précise le Dr Dee.
Contamination virale des aliments pour animaux
Le Dr Dee explique qu’un virus peut également être introduit dans une meunerie par les ingrédients servant à la préparation des aliments pour les porcs. Certains virus, comme celui de la PPA, peuvent survivre longtemps dans les ingrédients, y compris pendant leur périple transocéanique. Cette découverte prouve le bien-fondé du renforcement des mesures préventives aux meuneries. Par exemple, il peut être justifié de désigner des zones de quarantaine où les ingrédients doivent être entreposés pendant une certaine période avant d’être utilisés afin de réduire le risque de transmission des maladies virales.
En matière de précaution et réduction du risque de transmission des maladies par les personnes et les véhicules, Farm Health Guardian offre un logiciel éprouvé de gestion de la biosécurité. En enregistrant automatiquement les allées et venues de personnes et de véhicules en temps réel, Farm Health Guardian peut aider à prévenir la propagation des maladies. En cas d’éclosion, le service de messagerie du logiciel permet d’aviser rapidement les personnes qui ont pu être en contact avec l’agent pathogène afin de réduire le risque qu’elles introduisent l’agent pathogène dans une meunerie ou dans une ferme voisine. Pour en apprendre davantage, visitez farmhealthguardian.com.