Par Lorraine Stevenson-Hall
Aux États-Unis, 49 cas d’influenza aviaire hautement pathogène IAHP ont été signalés chez des vaches laitières dans neuf états. Bien que le secteur laitier canadien ait été épargné jusqu’à maintenant, le Canada exige désormais que les vaches laitières importées des États-Unis soient soumises à un test de dépistage de l’IAHP avec résultat négatif.
Trois points sont ressortis du récent webinaire organisé par le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario :
- Bien que les chercheurs en apprennent toujours plus sur la manière dont l’IAHP se propage chez les bovins laitiers, les voies de transmission demeurent mal comprises.
- Il est essentiel de limiter les déplacements entre les fermes pour prévenir la transmission.
- Le partage de main-d’œuvre entre différentes fermes et l’emploi de personnes qui travaillent avec plus d’une espèce à une même ferme représentent un risque de transmission du virus.
Pendant le webinaire, le Dr Paul Innes, directeur, Services vétérinaires à OMAFRA et vétérinaire en chef adjoint de l’Ontario, a expliqué que le premier cas connu d’IAHP chez des bovins a été détecté dans un troupeau laitier du Texas.
Depuis ce premier cas, le virus se propage de bovin à bovin lors de déplacements de troupeaux infectés. Selon des chercheurs du gouvernement américain, l’analyse génétique montre que le virus a initialement été transmis aux bovins par des oiseaux quatre mois avant le premier cas détecté au Texas. En raison de ce délai, la maladie a pu se répandre aux quatre coins des États-Unis lors des déplacements de bovins1.
Le virus de l’IAHP a été transmis aux bovins par des oiseaux quatre mois avant sa détection. En raison de ce délai, la maladie a pu se répandre aux quatre coins des États-Unis lors des déplacements de bovins.
« La maladie se transmet d’une vache à l’autre lors de la traite, un peu comme se propagent les mammites contagieuses », a expliqué le Dr Innes. Le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques a récemment révélé qu’environ 20 % des échantillons de lait prélevés partout au pays contenaient des fragments du virus2. Bien que cela ne représente pas un risque pour la santé humaine pourvu que le lait soit pasteurisé, une concentration élevée de ces fragments dans le lait de vaches infectées indique que le virus est plus répandu qu’on le croyait initialement.
Le partage de main-d’œuvre entre différentes fermes et l’affectation d’employés à des tâches touchant plusieurs espèces sont probablement responsables de la retransmission du virus des bovins vers les volailles domestiques et les oiseaux sauvages. Le virus a été « retransmis aux volailles domestiques et aux oiseaux sauvages probablement par les employés qui travaillent pour plusieurs fermes ou pour des fermes élevant plus d’une espèce, a dit le Dr Innes. Les effets du virus H5N1 chez les bovins ne sont pas encore bien compris, mais ils sont toujours dévastateurs chez les volailles.
Pour ce qui est de la biosécurité, le Dr Innes a souligné que la situation évoluait et qu’il recommandait de limiter les allées et venues à la ferme. L’introduction de nouveaux animaux et le partage de main-d’œuvre et d’équipement nécessitent également de la vigilance pour éviter la propagation de la maladie.
La pire des scénarios serait la transmission à d’autres bovins et d’autres espèces, ce qui pourrait entraîner une épidémie humaine. On ne peut exclure également l’éventualité que des pays ferment leurs frontières aux produits de bovins américains.
Le Dr Innes a conclu en disant que « la chaîne de valeur entière a un rôle à jouer : les associations sectorielles et les transformateurs doivent assumer cette responsabilité au même titre que les agriculteurs ».
La détection de virus H5N1 dans des bovins laitiers a mis en évidence le besoin d’améliorer la visibilité et la traçabilité des déplacements d’animaux, des personnes et des véhicules entre les fermes laitières. En outre, des stratégies pour aider à protéger contre le risque de transmission entre les personnes et les animaux sont nécessaires.
Une technologie numérique offre une solution pour permettre aux producteurs laitiers et aux coopératives de mettre en place des mesures de biosécurité robustes pour prévenir la transmission des maladies et intervenir rapidement en cas d’éclosion de maladie. Farm Health Guardian peut vous aider. Visitez notre site Web pour en apprendre davantage.
2 https://www.canadianpoultrymag.com/canada-expanding-surveillance-increasing-testing-for-avian-flu/…