Par Kent Andersen, développement des affaires, É.-U.
Les maladies animales ont des conséquences considérables et engendrent des baisses de ventes, de profits et de la demande, en plus de limiter l’accès aux marchés. Elles entraînent également des coûts liés au dépeuplement/repeuplement, qui est une stratégie commune de contrôle du syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP). Aux États-Unis et au Canada, on estime que les coûts annuels liés à cette maladie s’élèvent à 664 M$1 et 184 M$2, respectivement.
Les signes cliniques du SRRP comprennent une hausse de la mortalité chez des truies, une perte d’appétit ainsi qu’une hausse du taux d’avortement et du taux de porcelets momifiés. Les avortements commencent à peu près en même temps que les truies cessent de s’alimenter, puis ils se multiplient rapidement. Dans les cas graves, la mortalité des porcelets peut atteindre jusqu’à 80 %. Les porcs qui gagnaient de 2 à 4 livres par jour peuvent voir leur gain de poids chuter à seulement 1 lb par jour.
Clayton Johnson, vétérinaire à Carthage Veterinary Service, estime que les frustrations liées aux conséquences économiques des problèmes de santé chroniques et des pertes dévastatrices causées par les cas graves de SRRP, y compris ceux dus au nouveau variant 1C, ont ravivé l’intérêt pour la stratégie de dépeuplement/repeuplement, et ce, même dans les troupeaux commerciaux3.
Prenons l’exemple d’une ferme de 1000 truies qui produit annuellement 25 porcelets sevrés par truie. Si l’on suppose qu’un porcelet sevré vaut 36 $ US, la perte de production en cas de dépeuplement et de repeuplement s’élèverait à 900 000 $, soit la valeur d’une année complète de production.
En utilisant des valeurs de référence, il est possible d’estimer le coût d’un dépeuplement/repeuplement. Prenons l’exemple d’une ferme de 1 000 truies produisant annuellement 25 porcelets sevrés par truie (25 000 porcelets) où survient une éclosion de SRRP. Si l’on suppose qu’un porcelet vaut 36 $ US, la perte de production atteindrait 900 000 $ US, soit la valeur d’une année complète de production puisque les jeunes cochettes prendraient de 6 à 7 mois de plus pour atteindre la maturité. Si l’on remplace les truies par des cochettes matures, la perte s’élèverait à 450 000 $ US.
Le dépeuplement/repeuplement est la stratégie la plus fiable, mais aussi la plus coûteuse. Des conférenciers au Big Bug Day 2022 organisé par Swine Health Ontario ont expliqué que les pertes financières d’un dépeuplement/repeuplement sont principalement attribuables à la diminution de la production, laquelle survient surtout dans les trois premiers mois suivant une éclosion de PRRS4.
Par exemple, si le virus du SRRP est détecté le 1er janvier et que le producteur achète des cochettes matures, la production sera interrompue pendant 26 semaines. En revanche, si les truies sont remplacées par de jeunes cochettes, la production sera interrompue pendant 52 semaines puisqu’il faudra 26 semaines additionnelles pour élever les cochettes jusqu’à l’âge de reproduction. Pour que le dépeuplement/repeuplement soit réussi, la ferme doit être nettoyée en profondeur avant l’arrivée des nouveaux animaux et tout l’équipement doit être soit remplacé, soit nettoyé et séché à au moins 25 °C pendant 14 jours5.
Tous ces coûts peuvent facilement atteindre un million de dollars et n’offrent aucune garantie contre une nouvelle éclosion. Un bon programme de biosécurité est la façon la plus économique de prévenir les pertes liées aux éclosions de maladies. Pour en apprendre davantage, visitez farmhealthguardian.com.
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5217557/
- https://www.ahwcouncil.ca/pdfs/AHC_Gaps%20Analysis%20Report_February%2013_EN.pdf
- https://www.porkbusiness.com/opinion/reconsider-depopulation-and-repopulation-option
- http://www.swinehealthontario.ca/Portals/15/5%20Southwest_1.pdf
- https://www.pig333.com/articles/elimination-of-prrs-in-breeding-herds_6301/